Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit. Je n'ai ni l'envie ni le temps de me poser pour raconter la vie de la classe.

Mais je vais prendre le temps aujourd'hui car il y a du positif.

Donc reprise hier, nous avons terminé la journée par du bricolage sur leur temps projet personnel.

Il faut remonter dans le temps. Ils ont réalisé des maquettes d'un moulin à eau en carton il y a deux mois. Puis j'ai montré à certains élèves le porte vues de sciences de l'ICEM en leur précisant que certains réalisations ne pourraient pas se faire en classe n'ayant pas tout le matériel. J'ai récupéré des chutes de bois pour commencer. Puis deux élèves se sont lancés dans cette nouvelle aventure. Ils ont lu la fiche outil, écrit la liste du matériel nécessaire. Je leur ai demandé d'écrire le résultat de cette création. Puis nous voilà partis. J'observe de loin. Je passe dans les ilôts, relance aide discute sur les projets personnels. Puis je me dirige vers les deux enfants qui commencent leur projet en sciences. Ils mesurent, tracent, scient, enfoncent des clous. A la fin de cette séance, nous discutons des projets de certains enfants. Ces deux élèves expliquent ce qu'il font et montrent la fiche outil.

La semaine suivante, ils sont en autonomie, des camarades viennent aider à scier, à clouer. Un nouvel élève se lance dans un nouveau projet. Les autres sont concentrés sur leurs projets respectifs. Le bruit du marteau et de la scie à chantourner ne dérange personne. Certains viennent aider de nnouveau. Ils sont à deux voir trois. Un groupe arrive à terminer de scier une pièce. L'initiateur du projet a un grand sourire, il va pouvoir avancer. L'autre projet avance lui aussi, nous avons tout le matériel. Pour le troisième, l'enfant a apporté un élément pour finaliser son projet. Bref, cela se fait dans le calme et dans une autonomie certaine.

Puis les projets se terminent pour un premier élève, il l'a terminé et testé à la maison. Il est tout fier et content de le montrer au groupe qui se regroupe autour dans un silence très respectueux. Des questions fusent. J'adore les observer à ce moment. Cette posture du magicienne me ravit.

Les deux autres projet sont aussi montrés au groupe classe plus tard. Le respect et le silence sont de mise à chaque fois. 

Puis vient une question, est-ce que l'on peut aussi contruire des objets en bois ? Je montre le site Opitec, je leur annonce un budget par élève ainsi que la faisalibilité en classe. Une liste est écrite. Je lance la commande avant les vacances d'hiver qui a été livrée depuis. 

Donc, hier, reprise, première question "tu as reçu la commence Opitec ? Et on commence quand ?"

J'ai d'abord vérifié que nous avions bien tout reçu. Puis hier en fin de journée, ils ont commencé à mesurer et tracer. Je me suis mise avec un groupe car cela me semblait plus compliqué au démarrage. Les autres étaient en autonomie. Chacun avait quelque chose à faire. C'était une atmosphère calme et respectueuse chacun concentrés sur son projet.

Ce fut très agréable. 

Certains élèves ont choisi des montages avec des pièces pré découpées. 

Nous allons avancer à  notre rythme dans les règles de sécurité pour certains projets bien sûr. Le temps d'APC sera aussi un moment pour aider les projets les plus complexes.

Les objectifs sont mulitples en français, en mathématiques, en sciences, en formation du citoyen.  Cela permet aussi aux élèves qui n'entrent pas dans le cadre de pouvoir réaliser leur révolution personnelle au sein de la classe. Ils ne sont plus en difficulté. Ce sont eux les modèles.

Ce fut un réel plaisir pour moi de les observer et de noter les progrès de certains.

Nous sommes lundi et nous sommes le 1er jour de reprise après les vacances de la Toussaint.

Les élèves montent en classe tranquillement après s'être retrouver dans la cour.

Je leur propose d'écrire un texte libre. Pour la 1er fois, tous les élèves ont ecrit quelque chose. Certains racontent leurs vacances, d'autres inventent une histoire. Ils ont le choix. 

Je demande qui veut lire son texte et plusieurs mains se lèvent, beaucoup. Quelqu'un-e-s lisent leur texte. Je choisis d'écrire le premier texte au tableau. Les élèves le copient dans le cahier de français. Nous rappelons les règles pour copier un texte en faisant le moins d'erreurs. Puis c'est parti. 

Je leur demande ensuite de retrouver les verbes conjugués et les sujets de ce texte.

La correction est collective. Ils participent de bon coeur.

Ce n'était pas prévu. D'habitude je n'utilise pas les textes des élèves pour étudier la langue française. 

Après ce lundi matin ensoleillé, ce fut un après-midi heureux pour moi et pour eux.

A 13h20, ils entrent en classe. Et ils disent très fort, ça fort mauvais, très mauvais.

Nous avons un aquarium, j'ai remis l'appareil pour oxygéner l'eau et hop, les odeurs sont remontées. 

Nous avons réfléchi ensemble. Pourquoi l'aquarium sent mauvais ?

Toutes les hypothèses sont apparues dans leur cahier de sciences. 

Comment faire pour qu'il n'y ait plus de mauvaises odeurs ?

Ce fut aussi très riches en réponses. Ils ont discuté, argumenté.

Après la récréation, nous avons testé leur hypothèse : changer une partie de l'eau de l'aquarium. J'ai introduit la notion de fraction. "Il faut retirer un tiers de l'eau du bassin". 

J'ai dessiné au tableau l'aquarium et un enfant est venu le séparer en trois parts. Un enfant a indiqué aux autres que c'était une division, un partage. Un autre a expliqué qu' un tiers voulait dire on prend une part sur les trois parts égales.....

L'élève responsable de l'aquarium s'en est occupé avec mon aide. 

Les autres ont dessiné ce qu'ils ont vu, c'est à dire le changement de l'eau. Nous avons listé ce qu'ils allaient dessiner. Et les voilà concentrés et silencieux. Cela m'a changé du début de la matinée. 

Cette séance de sciences n'était pas prévu. Mais ils ont travaillé, échangé, appris ensemble.

La journée commence dans le bruit, les enfants sont énervés et excités. Aujourd'hui, c'est la photo de classe. Quelque uns et unes se sont faits beaux et belles, d'autres ont oublié, et d'autres n'en voient pas l'utilité. Bref la première partie de la matinée a été bruyante. 

J'ai commencé la journée en leur demandant d'écrire un texte libre. Certains acceptent avec entrain, ils aiment écrire, ils n'ont pas de freins pour cet exercice. Ils commencent à le dompter. C'est la première année et peut être la seule de leur scolarité qu'ils écrivent un texte libre.

Pour moi le texte libre doit être libre. Oui me direz vous ! Je travaille en m'inspirant beaucoup de la pédagogie mis en place par Célestin Freinet. C'est un des fondements de son travail. Voici la consigne que je donne aux enfants en début d'année.

Vous allez écrire un texte libre, vous avez 5 min. Sortez vos cahiers d'écrivain. Et là les premières questions arrivent.

- les fautes d'orthographe comptent ?

- mais c'est quoi un texte libre ?

- on écrit quoi ?

Réponse de ma part : un texte libre c'est un un texte, c'est à dire que vous pouvea écrire ce que vous voulez. Vous pouvez inventer une histoire, écrire un texte sur vos vacances, sur un livre que vous avez lu, un film, une exposition que vous avez vu. 

Il y a toujours un moment de flottement. Puis certains se lancent, je passe dans les ilôts pour observer et aider quelque fois. Puis je demande si un enfant veut lire ce qu'il a commencé à écrire pour aider un copain que serait coincé. Cela peut aider les enfants qui n'ont pas d'idées ou qui n'ont pas l'habitude d'écrire. Mais pour ceux qui sont véritablement bloqués, cela prendra plus de temps. Ce n'est pas grave.

Car lorsque je parle de texte libre, je veux dire que ce texte ne sera pas réutilisé pour une autre tâche telle le toilettage de textes. Mon objectif, c'est que les enfants aient plaisir à écrire, à partager ou pas avec les autres. Je ne forcent pas les enfants à lire à voix haute leur production devant les autres. Je leur dit que je vais les lire tous. 

Au début, je corrige les erreurs qui apparaissent dans les textes, et c'est normal. Ecrire est un exercice très difficile. Puis après avoir mis en place un code de relecture, j'annote certains mots et ils doivent se corriger

Je pratique aussi la création d'un journal de classe cette année. Certains enfants ont choisi de présenter leur texte dans le journal.

Et c'est un vrai régal pour moi et pour eux une fierté.

Nous avons ensuite continué la matinée tranquillement. Cet exercice leut permet de se poser entre le weekend et l'école. 

Le site de l'ICEM présente le fonctionnement du texte libre, lancez vous, cela fera du bien à tout le monde.

Nous sommes le 17 septembre.

La première semaine, les enfants ont découvert le travail de coopération. Ils ont d'abord eu un premier défi à réaliser à quatre. Construire une tour avec des légos.Ce fut un réel plaisir de les écouter et les observer. Ils étaient concentrés sur leur ouvrage. 

Lors de la mise en commun nous avons vu quels étaient les éléments positifs et à améliorer. Un des groupes n'a pas écouté tous les participants, un élève n'a pas été écouté. Nous avons donc repris ensemble les points qu'il fallait retravailler lors d'une prochaine coopération.

Plusieurs jours plus tard je leur ai donné un second défi, le chamalow. Il fallait construire une tour avec des spaghettis et un chamalow tout en haut. Cette fois-ci tous les élèves de chaque groupe ont participé. Ils ont donné leurs avis. Dans un groupe, un élève de lui même  a suivi le temps qui passait. Il a géré le temps pour le groupe.

Pourquoi avoir travaillé la coopération ? Parce que cela s'apprend. Les enfants ne peuvent pas devenir coopérants rien qu'en leur demandant. 

Vous pouvez retrouver des fiches d'aides sur le site etreprof si cela vous intéresse.

Vous avez aussi les ouvrages de Sylvain Connac pour avoir les appuis de la recherche.